"Est-il bon ? Est-il méchant ? Quand, dans un film Hollywoodien, il fait la connaissance d'un personnage amateur d'opéra ou de musique classique en général, le spectateur averti a tôt fait de se poser la question. Car ce goût bizarre et rarement anodin est souvent la marque d'un caractère dangereux. Au mieux celui d'un pervers polymorphe, au pire celui d'un dangereux psychopathe. Voire, dans les cas extrêmes et heureusement rares, d'un serial-killer ou d'un cannibale. [...] Méfiez-vous de votre voisin de fauteuil... S'il est venu assister à cette représentation, c'est qu'il est peut-être dangereux !" Moïse GarçonA défaut de pouvoir m'offrir un aller-retour pour New-York afin d'assister à la Traviata de Verdi au Metropolitan Opera, je peux me rendre au cinéma. Depuis plusieurs saisons maintenant, The Metropolitan Opera diffuse en direct et en HD, une sélection de son programme dans des centaines de cinéma à travers la France et le monde en général. Au spectateur qui s'installe dans la salle de cinéma est renvoyée l'image du spectateur new-yorkais qui cherche son fauteuil dans l'immense salle du Met.
Cette initiative avait pour but d'attirer un public différent à l'opéra, un public plus jeune, qui n'a pas les moyens de s'offrir un place de spectacle. L'objectif ne semble pas atteint quand on voit que la moyenne d'âge dans la salle tourne autour des 50/60 ans. Je me suis vraiment sentie très, très jeune...
Avant la représentation et pendant l'entracte, sont diffusés la présentation de la saison actuelle et de la saison prochaine du Met live in HD, une brève présentation de l’œuvre et de ses interprètes d'abord en diaporama, puis par une présentatrice - la soprano Deborah Voight - qui introduit la pièce et interviewe les chanteurs, en anglais. Les partenaires américains du Met live in HD, grâce à qui cette prouesse technique est possible, ont bien entendu aussi leur place à travers un spot publicitaire et la citation de la marque.
Sublimes mise en scène de Willy Decker, décors et costumes de Wolfgang Gussman ! Très graphique, visuellement très "télégénique", épurée et pleine de symboles. Un hémicycle blanc dessine le fond de scène, tout du long de la paroi court un banc blanc également. Coté jardin, une grande double porte, invisible en position fermée, est le seul accès des interprètes sur scène. Les personnages secondaires observent régulièrement le déroulé du haut du décor, comme au-dessus de la fosse aux lions. Une immense horloge, omniprésente pendant toute la représentation rappelle que le temps de Violetta est compté. Seuls quelques canapés viennent "meubler" l'espace suivant les scènes. Acte I : robe rouge et canapé rouge pour une Violetta courtisane. Acte II : peignoirs et grand drapés fleuris, Violetta et Alfredo se fondent dans le décor et se "cachent" de la vrai vie. Acte III : Violetta la repentie porte une robe blanche. Autre belle trouvaille, tout au long de l’œuvre, Violetta est suivie par la mort, haute silhouette grave (Luigi Roni), qui se rappelle à elle à chaque instant et lui tient compagnie dans ses délires dus à la maladie. Le rôle de Violetta était interprété par Nathalie Dessay qui a offert une très belle interprétation du rôle mais dont la prestation chantée a été catastrophique hier soir : notes aiguës ratées, voix forcée, mais que lui est-il arrivé ? En plus, l'ingénieur son semblait vouloir compenser ses ratés, ce qui a eu pour effet d'accentuer les couacs sonores. Elle était accompagnée de Matthew Polenzani (Alfredo Germont) et Dmitri Hvorostovsky (Giorgio Germont), deux bons chanteurs, mais sans panache, à la magnifique toison (à la Richard Gere), au bronzage artificiel et au sourire d'un blanc immaculé à la Colgate ! La Traviata étant un des opéras les plus connus, je ne m'attarderai pas ici sur l'histoire. Pour plus de détail sur le synopsis de l’œuvre : cliquez-ici.
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