vendredi 6 avril 2012

Le sacre du Printemps de J-C Gallotta à Chaillot



Hier soir au Théâtre National de Chaillot, avait lieu l'avant-première du Sacre du Printemps de Jean-Claude Gallotta. Près de 600 privilégiés, amis, familles et professionnels étaient invités pour cette première à Paris. Jean-Claude Gallotta a d'ailleurs embrassé tout le monde lors de son speech introductif et nous a autorisés à applaudir en fin de représentation, si nous avions aimé.

Encore un Sacre, me direz-vous ? une énième version... pour ma part je n'ai vu que celui de Pina Bausch interprété par le ballet de l'Opéra de Paris fin 2010 et celui chorégraphié par Maurice Béjart, en DVD. J'avais été transportée par la version tellurique de Pina (extrait vidéo) et je n'étais pas non plus restée insensible à la version plus énergique de Béjart (extrait vidéo).

En sortant de salle, hier soir, j'étais dans l'incapacité complète de me prononcer sur la version de Gallotta. Après avoir dormi dessus, je crois que je suis déçue. Gallotta n'a pas voulu faire un énième Sacre, mais il semble cependant avoir été complètement dépassé par la tâche.

Le cri déchirant de l'élue sacrifiée secoue dès les première secondes la salle. Le public réagit, la tension ainsi créée place cette version sous les meilleurs augures. Mais tout retombe très vite. Les danseurs dégagent certes une énergie et une vitalité impressionnantes, mais l'écriture chorégraphique est décorative. Gallotta ne semble qu'illustrer de façon répétitive la partition d'Igor Stravinski sans réussir à la faire sienne. Il y a des belles idées - toutes les femmes sont tour à tour l'élue, de belles images mais l'ensemble ne semble pas abouti. Et puis, que penser de ce choix de silhouettes modernes en pantalon slim et hauts provocants, sous-vêtements dépareillés et slips kangourou, postures voutées, silhouettes dégingandées, gestes imprécis, véritables clichés d'une certaine image de notre époque ? La danse elle-même est si peu captivante, que dès qu'il y a une projection sur le fond de scène, le regard est immédiatement happé et on en oublie les 13 danseurs devant soi. Mais malgré tous ces défauts, je ne peux pas dire "je n'ai pas aimé".

Vous avez jusqu'au 13 avril pour aller vous faire votre propre opinion. Une version vidéo existe également ici sur le site du CCN de Grenoble.

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