Danser sa vie se termine demain au Centre Pompidou. Passionnée de danse et d'expositions, je ne pouvais rater cet événement. J'ai donc libéré en urgence du temps dans mon emploi du temps. Bien m'en a pris !
L'exposition propose en trois parties : danse de soi, danse et abstraction, performance et danse, de mettre en exergue les liens entre arts plastiques et danse de 1900 à nos jours. Mais comment exposer la danse ? Première salle : une vidéo de danse, une danseuse au sol chair et en os, le grand triptyque de Matisse "La danse de Paris". Tout est là.
J'avoue m'être plus concentrée sur les vidéos de danse que sur les œuvres plastiques. Quel plaisir de voir Nijinski dans "L'après midi d'un faune", que j'avais vu interprété par Stéphane Bullion il y a quelques années à l'Opéra de Paris ou de pouvoir visionner "La table verte" de Kurt Jooss que j'avais raté lors du passage de l'American Ballet Theatre au Châtelet. Deux coups de cœur dans cette exposition : la découverte de Mary Wigman dont l'intensité m'a profondément marquée et "Lectures from improvisation technologies" où William Forsythe explique, à renfort de démonstration assistée par ordinateur, les mécanismes de l'improvisation. Puis par manque de temps (j'ai quand même passé 2heures30 à parcourir l'ensemble des salles), j'ai survolé à regret la création Olafur Eliasson "Movement Microscope" qui dissèque les mouvements de la vie de tous les jours. Devant une vidéo d'Alwin Nikolais il m'avait semblé reconnaître le travail de Carolyn Carlson, notamment "Signes"... j'ai découvert quelques cartels plus loin que le lien était justifié, Carlson ayant dansé pour Nikolais avant de devenir chorégraphe. Dans la salle "empreintes et traces" étaient comparés les anthropométries de Klein, avec une proposition chorégraphique de Jan Fabre d'une vulgarité rare. Je n'ai pas compris la comparaison. L'exposition se poursuit avec des extrait vidéo de Merce Cunningam, Trisha Brown, Lucinda Childs... mais la fatigue (et la faim - il était déjà 13h) commençant à bien se faire sentir, additionnés à la profusion des écrans ou modes de projection et aux bandes sons qui se chevauchaient, ne m'ont laissé qu'un souvenir confus. Ce qui me fait âprement regretter de ne pas avoir visité cette exposition plus tôt pour y revenir et profiter de la dernière partie de l'exposition à tête reposée. Les deux dernière salles étaient consacrées aux liens avec la musique pop, reprenant une œuvre d'Andy Warhol qui rêvait d'être danseur de claquettes ou des œuvres interactives de Felix Gonzalez-Torres invitant le visiteur à danser sous une guirlande lumineuse. Jérôme Bel conclut sur une touche d'humour avec son "The Show Must Go On"...
Espérons que ce titre soit un augure car cette premier exposition d'envergure sur la danse montre que cet art dit de l'éphémère se prête malgré tout bien aux contraintes de la monstration. En effet les documents d'archive sont nombreux (photos, notation, documents préparatoires, costumes, éléments de décors, etc...) et ne demandent qu'à être montrés. Souhaitons donc que le succès de cette exposition incite à renouveler l'expérience.
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