J'ai découvert le travail de Saburo Teshigawara il y a quelques années à Hong-Kong. J'avais été impressionnée par son travail de danseur mais aussi par l'univers qu'il créait sur le plateau grâce à une maîtrise de tous les éléments. Saburo en plus de danser et chorégraphier, crée la scénographie, la lumière, les costumes et parfois la musique de tous ses spectacles. Le spectateur est alors transporté dans un univers total et très cohérent.
Mais voilà ! Je ne retrouve pas cette cohérence dans le dernier spectacle présenté au Théâtre National de Chaillot Mirror and Music. Au début, sur une "musique" saturée, des danseurs encapuchonnés apparaissent dans un jeu de lumière très travaillé qui saccade leur mouvement. Même si l'effet est saisissant au premier abord, il devient vite redondant. Ensuite, Saburo rentre sur un plateau vide découpé par des carrés de lumière. Le maître enfin ! Sublime solo qui hypnotise, Saburo a une maîtrise de chaque geste, chaque expression qui semble surnaturelle. Après ce moment de grâce s'enchainent des tableaux sur musique saturée et effets de lumière stroboscopique, et des tableaux sur musique baroque de grandes traversées en courant à la Isadora Duncan. Et là je suis perdue... de jolis effets, mais aucune cohésion, trop de répétitions et un profond ennui... je ne me réveille ça et là, qu'avec l'entrée sur scène de Saburo. Après avoir pensé à quitter la salle (tellement la déception était grande) j'ai fini par me laisser porter par le final où l'ensemble de la compagnie répète en chœur, en canon ou seul, le même mouvement pendant près d'un quart d'heure sur des chants grégoriens (?)... cela devient comme une litanie hypnotique qui nous emporte.
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