dimanche 15 avril 2012

L'opéra au cinéma : la Traviata

"Est-il bon ? Est-il méchant ? Quand, dans un film Hollywoodien, il fait la connaissance d'un personnage amateur d'opéra ou de musique classique en général, le spectateur averti a tôt fait de se poser la question. Car ce goût bizarre et rarement anodin est souvent la marque d'un caractère dangereux. Au mieux celui d'un pervers polymorphe, au pire celui d'un dangereux psychopathe. Voire, dans les cas extrêmes et heureusement rares, d'un serial-killer ou d'un cannibale. [...] Méfiez-vous de votre voisin de fauteuil... S'il est venu assister à cette représentation, c'est qu'il est peut-être dangereux !" Moïse Garçon
Photo0118A défaut de pouvoir m'offrir un aller-retour pour New-York afin d'assister à la Traviata de Verdi au Metropolitan Opera, je peux me rendre au cinéma. Depuis plusieurs saisons maintenant, The Metropolitan Opera diffuse en direct et en HD, une sélection de son programme dans des centaines de cinéma à travers la France et le monde en général. Au spectateur qui s'installe dans la salle de cinéma est renvoyée l'image du spectateur new-yorkais qui cherche son fauteuil dans l'immense salle du Met.

Cette initiative avait pour but d'attirer un public différent à l'opéra, un public plus jeune, qui n'a pas les moyens de s'offrir un place de spectacle. L'objectif ne semble pas atteint quand on voit que la moyenne d'âge dans la salle tourne autour des 50/60 ans. Je me suis vraiment sentie très, très jeune...

Avant la représentation et pendant l'entracte, sont diffusés la présentation de la saison actuelle et de la saison prochaine du Met live in HD, une brève présentation de l’œuvre et de ses interprètes d'abord en diaporama, puis par une présentatrice - la soprano Deborah Voight - qui introduit la pièce et interviewe les chanteurs, en anglais. Les partenaires américains du Met live in HD, grâce à qui cette prouesse technique est possible, ont bien entendu aussi leur place à travers un spot publicitaire et la citation de la marque.

Sublimes mise en scène de Willy Decker, décors et costumes de Wolfgang Gussman ! Très graphique, visuellement très "télégénique", épurée et pleine de symboles. Un hémicycle blanc dessine le fond de scène, tout du long de la paroi court un banc blanc également. Coté jardin, une grande double porte, invisible en position fermée, est le seul accès des interprètes sur scène. Les personnages secondaires observent régulièrement le déroulé du haut du décor, comme au-dessus de la fosse aux lions. Une immense horloge, omniprésente pendant toute la représentation rappelle que le temps de Violetta est compté. Seuls quelques canapés viennent "meubler" l'espace suivant les scènes. Acte I : robe rouge et canapé rouge pour une Violetta courtisane. Acte II : peignoirs et grand drapés fleuris, Violetta et Alfredo se fondent dans le décor et se "cachent" de la vrai vie. Acte III : Violetta la repentie porte une robe blanche. Autre belle trouvaille, tout au long de l’œuvre, Violetta est suivie par la mort, haute silhouette grave (Luigi Roni), qui se rappelle à elle à chaque instant et lui tient compagnie dans ses délires dus à la maladie. Le rôle de Violetta était interprété par Nathalie Dessay qui a offert une très belle interprétation du rôle mais dont la prestation chantée a été catastrophique hier soir : notes aiguës ratées, voix forcée, mais que lui est-il arrivé ? En plus, l'ingénieur son semblait vouloir compenser ses ratés, ce qui a eu pour effet d'accentuer les couacs sonores. Elle était accompagnée de Matthew Polenzani (Alfredo Germont) et Dmitri Hvorostovsky (Giorgio Germont), deux bons chanteurs, mais sans panache, à la magnifique toison (à la Richard Gere), au bronzage artificiel et au sourire d'un blanc immaculé à la Colgate ! La Traviata étant un des opéras les plus connus, je ne m'attarderai pas ici sur l'histoire. Pour plus de détail sur le synopsis de l’œuvre : cliquez-ici.

lundi 9 avril 2012

Yakshagata Gombeyata à la MCM


Hier, je me suis donc rendue à la Maison des Cultures du Monde pour assister à une représentation de Yakshagana Gombeyata. Le Yakshagana (chant des êtres célestes) est un drame musical et dansé en Inde du Sud. Dans cette région agraire, pauvre, de nombreux villages ne pouvaient se permettre de faire venir une troupe d'acteurs. Au XVIIIème siècle, trois frères ont donc eu l'idée de créer une version avec marionnettes à fils, moins onéreuse. Ainsi naquit le Yakshagata Gombeyata.

Tous les ans au printemps se tient le Festival de l'Imaginaire qui propose une sélection très variée de spectacles appartenant au patrimoine immatériel mondial à sauvegarder. Cette année, je m'offre un cycle sur l'Inde avec un spectacle de marionnettes du Karnataka, un de danse Kathak et un de chants et tambours rituels du Manipur. Une façon se voyager sans quitter Paris.

Les marionnettes, en bois, hautes de 40 à 80 cm, sont finement sculptées et parées de maquillages colorés et de riches costumes comme les acteurs. Six fils reliés à 3 poignées permettent de les animer et de les faire danser. Elles sont très mobiles grâce à de nombreuses articulations (chevilles, genoux, hanches, épaules, coudes, poignets et cou).

La troupe est dirigée par un maître des marionnettes , suthradhara. Chaque marionnette est manipulée par un marionnettiste qui est entièrement concentré à sa tâche. Les dialogues étant confiés à deux narrateurs. La musique et le chant ont une place importante dans le Yakshagana. Le bhagavata plante le décor et exprime poétiquement les sentiments des personnages par le chant, accompagné de petits tala (cymbales), de deux tambours chenda et madale et d'un harmonium.

Chaque représentation commence toujours par une prière à Ganesh, le dieu à tête d'éléphant. Les pièces du répertoire sont issues des deux grandes épopées hindouistes le Râmâyana et le Mahâbhârata. Bien que ces épisodes soient d'essence sacrée, les pitreries sont omniprésentes à travers des personnages de bouffons et d'animaux pour divertir le public.

Festival de l'Imaginaire jusqu'au 17 juin 2012.

vendredi 6 avril 2012

Le sacre du Printemps de J-C Gallotta à Chaillot



Hier soir au Théâtre National de Chaillot, avait lieu l'avant-première du Sacre du Printemps de Jean-Claude Gallotta. Près de 600 privilégiés, amis, familles et professionnels étaient invités pour cette première à Paris. Jean-Claude Gallotta a d'ailleurs embrassé tout le monde lors de son speech introductif et nous a autorisés à applaudir en fin de représentation, si nous avions aimé.

Encore un Sacre, me direz-vous ? une énième version... pour ma part je n'ai vu que celui de Pina Bausch interprété par le ballet de l'Opéra de Paris fin 2010 et celui chorégraphié par Maurice Béjart, en DVD. J'avais été transportée par la version tellurique de Pina (extrait vidéo) et je n'étais pas non plus restée insensible à la version plus énergique de Béjart (extrait vidéo).

En sortant de salle, hier soir, j'étais dans l'incapacité complète de me prononcer sur la version de Gallotta. Après avoir dormi dessus, je crois que je suis déçue. Gallotta n'a pas voulu faire un énième Sacre, mais il semble cependant avoir été complètement dépassé par la tâche.

Le cri déchirant de l'élue sacrifiée secoue dès les première secondes la salle. Le public réagit, la tension ainsi créée place cette version sous les meilleurs augures. Mais tout retombe très vite. Les danseurs dégagent certes une énergie et une vitalité impressionnantes, mais l'écriture chorégraphique est décorative. Gallotta ne semble qu'illustrer de façon répétitive la partition d'Igor Stravinski sans réussir à la faire sienne. Il y a des belles idées - toutes les femmes sont tour à tour l'élue, de belles images mais l'ensemble ne semble pas abouti. Et puis, que penser de ce choix de silhouettes modernes en pantalon slim et hauts provocants, sous-vêtements dépareillés et slips kangourou, postures voutées, silhouettes dégingandées, gestes imprécis, véritables clichés d'une certaine image de notre époque ? La danse elle-même est si peu captivante, que dès qu'il y a une projection sur le fond de scène, le regard est immédiatement happé et on en oublie les 13 danseurs devant soi. Mais malgré tous ces défauts, je ne peux pas dire "je n'ai pas aimé".

Vous avez jusqu'au 13 avril pour aller vous faire votre propre opinion. Une version vidéo existe également ici sur le site du CCN de Grenoble.

N'hésitez pas à poster votre avis en commentaire.

lundi 2 avril 2012

Helmut Newton au Grand Palais

 Jusqu'au 17 juin le grand palais accueille une rétrospective d'Helmut Newton. Pour une fois je décidais d'y aller tôt avec une amie pour éviter les longues files d'attente - même si je bénéficie d'un coupe-file. Je pensais que l'expo avait lieu dans les galeries du Grand Palais, mais l'entrée principale était fermée et l'entrée latéral était réservée à l'exposition Beauté Animale. Il nous a fallu faire le tour du bâtiment pour nous rendre compte que l'entrée se faisait coté Seine. En fait l'exposition a lieu dans une partie du palais que je ne connaissais pas, dans une "petite" salle au premier. L'exposition n'est en effet pas très grande.

J'y suis allée avec une amie que je n'avais pas vu depuis 1 an. Nous avons donc passé plus de temps à discuter qu'à nous pencher réellement sur les photos. Il faudra donc que j'y retourne. Mais je garde quand même le souvenir de très belles photos de mode, issues de ses collaborations avec les magazines Vogue et Elle, des jeux de miroir, des nus, beaucoup de nus féminins... Images provocantes, images gênantes... mais une maîtrise parfaite, innée ?, de la composition, de la lumière, de l'instant qui attire le regard et fascine malgré les sujets.

Mes images phares ? Trois photos dans la salle du fond sur le thème du maquillage - thème qui m'est cher. Un trait de rouge qui déborde et deux gros plans d’œil, peu soutenables. Dommage que cette série n'existe pas en cartes postales. Autre image à la sortie de l'exposition, deux mains dont une lourdement parée d'un bracelet de diamants et d'une grosse bague en saphir s'attaque au dépiotage d'un poulet cuit au cuisses écartées. Tout est dans le symbole.

A voir et revoir.

Robbins / Ek à l'Opéra de Paris

Cette année, je ne me suis pas abonnée à l'Opéra de Paris. L'augmentation du prix des places m'a rebutée. Passer de 18 à 25 euros la place à l'amphi au Palais Garnier par exemple, ça fait mal. Je sais que la culture a besoin d'argent - j'y travaille, je sais de quoi je parle - mais 7 euros de hausse à répercuter sur plusieurs spectacles, ça fait beaucoup pour mon budget serré. J'ai donc décidé d'acheter ma place au dernier moment et de voir moins de spectacles :-(

Sur la toile - suivant de près les fils sur la danse sur twitter, tout le monde parlait d'Appartement de Mats Ek. Lors du passage à Paris de Mikhaïl Baryshnikov au théâtre de la Ville en 2010, il avait interprété Places du chorégraphe suédois, avec Ana Laguna, que j'avais adoré. La pièce était certes servie par deux interprètes de talent très à l'aise avec cette écriture chorégraphique (Ana Laguna est la femme de Mats Ek), mais l'univers m'avait beaucoup plu. J'étais donc curieuse de découvrir une nouvelle pièce du chorégraphe mais pas facile de trouver des places.

Le site de la billetterie en ligne de l'Opéra est mal faite et compliquée d'accès. Il faut toujours s'identifier et le site ne retient pas les identifiants. Ensuite, il faut cliquer sur chaque date du spectacle pour vérifier s'il reste des places dans la catégorie voulue. Travaillant le soir, j'ai peu de disponibilités, donc cela limite les clics, mais quand même ! Heureusement, c'est à cette époque que l'Opéra de Paris dévoilait Zepass, un site légal pour revendre ses billets. En quelques clics je crée une alerte quotidienne et au bout de quelques jours, une place au tarif souhaité un jour où je suis disponible est mise à la vente. Je signale mon intérêt au vendeur et rentre mes coordonnées bancaires sur le site. Je ne suis débitée que si le vendeur accepte la vente. Au bout de quelques minutes, le vendeur accepte, et m'envoie le lendemain un mail avec mon e-billet. Je confirme au site la réception du billet et il autorise le paiement. Simple et sécurisé, je le conseille à tous ceux qui cherchent des places au dernier moment.

Le programme de la soirée est en deux parties. La première partie est Dances at a gathering de Jérôme Robbins. J'avais déjà vu la pièce, mais nous avons assisté à de belles démonstrations de virtuosité, notamment entre Josua Hoffalt - nouvellement nommé étoile et Nicolas Le Riche - mon étoile préférée, que j'ai malgré tout trouvé vieillissant devant cette débauche de jeunesse. A noter également la gestuelle toute en précision de Clairemarie Osta qui m'a beaucoup frappée. La deuxième partie était donc Appartement de Mats Ek. Pour décor un bidet, un fauteuil, un passage piéton, une cuisinière, une porte, le Fleshquartet en live sur scène, et des répliques du rideau du palais Garnier qui ouvrent toujours plus l'espace au fur et à mesure de la pièce. Mats Ek propose une vision décalée et humoristique de la vie de tous les jours. Marie-Agnès Gillot s'épanouit avec aisance dans ce style chorégraphique. Mes deux scène préférées ? Vincent Chaillet "fasciné" par la télévision et la fameuse marche des aspirateurs en passe de devenir mythique.

En bref, une très belle soirée.

Voici une vidéo de José Martinez dans la scène de la télévision.


Mats Ek - Appartement - La télévision par marc1756

Saburo Teshigawara à Chaillot

J'ai découvert le travail de Saburo Teshigawara il y a quelques années à Hong-Kong. J'avais été impressionnée par son travail de danseur mais aussi par l'univers qu'il créait sur le plateau grâce à une maîtrise de tous les éléments. Saburo en plus de danser et chorégraphier, crée la scénographie, la lumière, les costumes et parfois la musique de tous ses spectacles. Le spectateur est alors transporté dans un univers total et très cohérent.

Mais voilà ! Je ne retrouve pas cette cohérence dans le dernier spectacle présenté au Théâtre National de Chaillot Mirror and Music. Au début, sur une "musique" saturée, des danseurs encapuchonnés apparaissent dans un jeu de lumière très travaillé qui saccade leur mouvement. Même si l'effet est saisissant au premier abord, il devient vite redondant. Ensuite, Saburo rentre sur un plateau vide découpé par des carrés de lumière. Le maître enfin ! Sublime solo qui hypnotise, Saburo a une maîtrise de chaque geste, chaque expression qui semble surnaturelle. Après ce moment de grâce s'enchainent des tableaux sur musique saturée et effets de lumière stroboscopique, et des tableaux sur musique baroque de grandes traversées en courant à la Isadora Duncan. Et là je suis perdue... de jolis effets, mais aucune cohésion, trop de répétitions et  un profond ennui... je ne me réveille ça et là, qu'avec l'entrée sur scène de Saburo. Après avoir pensé à quitter la salle (tellement la déception était grande) j'ai fini par me laisser porter par le final où l'ensemble de la compagnie répète en chœur, en canon ou seul, le même mouvement pendant près d'un quart d'heure sur des chants grégoriens (?)... cela devient comme une litanie hypnotique qui nous emporte.

dimanche 1 avril 2012

Hunger Games

Ma sœur m'a fait découvrir les livres il y a quelques années. J'ai dévoré les trois opus - en anglais s'il-vous-plait - en très peu de temps. Par curiosité donc j'ai décidé d'aller voir l'adaptation cinématographique.

Je ne fais pas partie de ces personnes qui pensent qu'une adaptation au cinéma est forcément décevante. J'en veux pour preuve l'excellent "L.A. Confidential". Malgré les adaptations scénaristiques nécessaires, l'essence du roman de James Ellroy est là. Je partais donc sans a priori de ce coté-là. Par ailleurs, je lis peu la presse avant d'aller voir un film ou une exposition. J'aime me forger ma propre opinion avant, je me documente ensuite. Cependant, j'avais quand même lu que le choix des producteurs était d'en faire la prochaine saga pour adolescents après Harry Potter et Twilight. Je m'attendais donc à voir une version édulcorée et fleur bleue de l’œuvre de Susan Collins.

Un dimanche, séance de 18h10 à l'UGC. La voix doublée de Katniss (Jennifer Lawrence) ouvre le film... manque de pot, j'avais choisi un séance en V.O... Le/la projectionniste corrige son erreur après 5 bonnes minutes et l'intervention de quelques spectateurs. Mais revenons à nos moutons...

Le scenario est fidèle au roman dans son déroulé. Le casting est proche de la représentation que j'avais des personnages. La vie au Capitole ressemble à ce que j'avais imaginé. Par contre, tout est trop beau, trop propre, trop polissé. Autant je m'attendais à un traitement "allégé" de la violence et des scènes de meurtre étant donnée la cible visée (PG 13). Autant j'ai trouvé la population du District 13 trop bien en chair pour des gens sensés mourir de faim, de même que dans l'arène, Katniss et les autres participants restent toujours beaux et propres (ou presque) malgré la vie en forêt, la trop rare nourriture et les combats.
Alors soit, cette adaptation dénature le coté noir, violent, pessimiste de l’œuvre originale, mais si on considère le film en lui-même, en se rappelant qu'il est pensé pour un public "jeune", on passe un bon moment.

Et coup de chapeau pour le maquilleur ou la maquilleuse qui a travaillé sur le camouflage de Peeta. Un magnifique travail d'artiste !

Danser sa vie au centre Pompidou

Danser sa vie se termine demain au Centre Pompidou. Passionnée de danse et d'expositions, je ne pouvais rater cet événement. J'ai donc libéré en urgence du temps dans mon emploi du temps. Bien m'en a pris !

L'exposition propose en trois parties : danse de soi, danse et abstraction, performance et danse, de mettre en exergue les liens entre arts plastiques et danse de 1900 à nos jours. Mais comment exposer la danse ? Première salle : une vidéo de danse, une danseuse au sol chair et en os, le grand triptyque de Matisse "La danse de Paris". Tout est là.

J'avoue m'être plus concentrée sur les vidéos de danse que sur les œuvres plastiques. Quel plaisir de voir Nijinski dans "L'après midi d'un faune", que j'avais vu interprété par Stéphane Bullion il y a quelques années à l'Opéra de Paris ou de pouvoir visionner "La table verte" de Kurt Jooss que j'avais raté lors du passage de l'American Ballet Theatre au Châtelet. Deux coups de cœur dans cette exposition : la découverte de Mary Wigman dont l'intensité m'a profondément marquée et "Lectures from improvisation technologies" où William Forsythe explique, à renfort de démonstration assistée par ordinateur, les mécanismes de l'improvisation. Puis par manque de temps (j'ai quand même passé 2heures30 à parcourir l'ensemble des salles), j'ai survolé à regret la création Olafur Eliasson "Movement Microscope" qui dissèque les mouvements de la vie de tous les jours. Devant une vidéo d'Alwin Nikolais il m'avait semblé reconnaître le travail de Carolyn Carlson, notamment "Signes"... j'ai découvert quelques cartels plus loin que le lien était justifié, Carlson ayant dansé pour Nikolais avant de devenir chorégraphe. Dans la salle "empreintes et traces" étaient comparés les anthropométries de Klein, avec une proposition chorégraphique de Jan Fabre d'une vulgarité rare. Je n'ai pas compris la comparaison. L'exposition se poursuit avec des extrait vidéo de Merce Cunningam, Trisha Brown, Lucinda Childs... mais la fatigue (et la faim - il était déjà 13h) commençant à bien se faire sentir, additionnés à la profusion des écrans ou modes de projection et aux bandes sons qui se chevauchaient, ne m'ont laissé qu'un souvenir confus. Ce qui me fait âprement regretter de ne pas avoir visité cette exposition plus tôt pour y revenir et profiter de la dernière partie de l'exposition à tête reposée. Les deux dernière salles étaient consacrées aux liens avec la musique pop, reprenant une œuvre d'Andy Warhol qui rêvait d'être danseur de claquettes ou des œuvres interactives de Felix Gonzalez-Torres invitant le visiteur à danser sous une guirlande lumineuse. Jérôme Bel conclut sur une touche d'humour avec son "The Show Must Go On"...

Espérons que ce titre soit un augure car cette premier exposition d'envergure sur la danse montre que cet art dit de l'éphémère se prête malgré tout bien aux contraintes de la monstration. En effet les documents d'archive sont nombreux (photos, notation, documents préparatoires, costumes, éléments de décors, etc...) et ne demandent qu'à être montrés. Souhaitons donc que le succès de cette exposition incite à renouveler l'expérience.