dimanche 20 mai 2012

Vidha Lal, danse Kathak à la MCM

Ce deuxième rendez-vous Indien avec le festival de l'Imaginaire fut une belle découverte. En première partie, un récital de musique hindoustanie. Je ne suis pas grande amatrice de ce type de performance, j'ai besoin d'un soutien visuel pour être captivée, d'où ma préférence pour la danse et les formes spectaculaires diverses.

Cinq musiciens sur scène, dont un occidental, dont le seul rôle était de pincer les cinq cordes de sa tempura, dans le même ordre, ad infinitum, sans respecter un rythme précis, et en s'interrompant de temps à autre pour faire un signe en régie, déplacer son micro, ou regarder sa montre... Il semblait plutôt régner un esprit de compétition que de cohésion entre les joueurs d'instruments à cordes (luth sarod et viole sarangi) et les joueurs de tabla. En effet, les percussionnistes désapprouvaient par des mouvements de tête, et en prenant le public à parti, les choix mélodiques des joueurs d'instruments à cordes lorsqu'ils ne pouvaient pas se caler dessus. Quand l'ensemble des musiciens est enfin arrivé à l'harmonie, les percussionnistes ont révélé leur virtuosité.

Après une heure de récital, et 15 minutes d'entracte, la danseuse Vidah Lal fait enfin son entrée sur scène. La sublime jeune femme de 29 ans est parée de bijoux (parures de cheveux, boucles d'oreilles, colliers, bracelets, bagues). Le bout de ses doigts, le contour de ses pieds et ses orteils sont peints en rouge. Elle porte une robe sur un pantalon serré aux chevilles par des gunguru (bracelets de grelots) et un voile serré tenu à la ceinture. Précision du regard, poses sculpturales, virtuosité des mouvements, grâce des jeux de mains, sourire ravageur, comédienne accomplie, Vidha Lal a littéralement subjugué l'audience. Elle nous a fait découvrir son art à travers une série de tableaux qu'elle commentait elle-même en anglais. Elle explique que le danseur Kathak est un conteur, mais comme nous n'avons pas les codes pour comprendre sa danse, elle nous conte au micro ce qu'elle danse ensuite. A chacune de ses interventions, elle donnait une phrase aux musiciens et leur impulsait le tempo, tel un chef d'orchestre, pour qu'ils l'accompagnent sans hic, dans ses improvisations. Afin de nous faire découvrir toute la variété du répertoire Kathak elle fait se suivre un hommage à Shiva en ouverture, des enchainements techniques (tours sur elle-même, imitation d'un parcours de train avec ses gunguru), des pièces d'expressionnisme lyrique (amante délaissée, jeune première timide ou citadine énergique) et en conclusion propose une joute entre le gunguru, les tambours et le public (où nous avons montré notre minable sens du rythme).

Aucun commentaire: