dimanche 17 mars 2013

Carousel au théâtre du Chatelet

J'ai eu la grand chance de gagner des places pour l'avant première de la comédie musicale Carousel, hier soir. Le mail de confirmation m'informe que les billets peuvent être retirés dès 19h15 et que le placement sera libre. Je donne rendez-vous à mon acolyte vers 19h devant le théâtre. A mon arrivée, un flot de gens commence déjà à s'engouffrer par les portes en verre. Étonnement, beaucoup de personnes ont déjà leur billet, et la queue au contrôle est assez courte. Devant moi, Benjamin Pech que j'avais vu la veille sur le scène de l'Opéra de Paris. La queue se fait de plus en plus compacte devant les accès en attendant l'ouverture des portes de la salle. Les gens poussent, s'entassent, se plaignent. Un couple d'américains critique en anglais, le manque de savoir vivre des français dès qu'on leur offre quelques chose de gratuit. Mais dès que les portes auront ouvert, ce sont ces même américains qui se mettront à courir et jouer des coudes pour rejoindre salle "en premier". No comment. Face à toute ces incivilités, les agents d'accueil semblent surpris lorsque je leur dis tout simplement bonsoir. Nous choisissons de très bonnes places centrales à l'orchestre. Royal !

Carousel a été classée par Time magazine, meilleure comédie musicale du XXème siècle en 1999. Autant dire que mes attentes étaient élevées, et je n'ai pas été déçue. C'est bien chanté, dansé et interprété, la mise en scène est efficace et adaptée, c'est à la fois divertissant et émouvant. Je n’émettrai qu'un bémol sur le final trop à l'eau de rose qui dénote du reste de l’œuvre. Mais en me renseignant un peu, j'ai appris que la comédie musicale était inspirée de la pièce Liliom de Ferenc Molnar qui elle ne se termine pas du tout sur cette note d'espoir. C'est d'ailleurs étonnant de noter que l'auteur a refusé de céder les droits de sa pièce de théâtre à Puccini et à Gershwin, avant de les donner à Rodgers et Hammerstein II, mais qu'il a accepté cette dénaturation du final.

J'ai eu un véritable coup de cœur pour Soliloquy interprété par le personnage principal Billy Bigelow (Duncan Rock), qui se projette père avec toutes les responsabilités que cela implique. Cela a vraiment été un moment fort. Et c'était sans savoir toute l'importance de cette chanson pour déroulement de l'intrigue, pour la création de cette comédie musicale et plus généralement dans l'histoire des comédies-musicales américaines. Je vous invite à écouter cet extrait de la conférence de Patrick Niedo à ce sujet.



Je ne détaillerai pas ici l'intrigue, il est facile de la trouver en quelques clics. Celle-ci étant complexe et s'étendant sur de nombreuses années, il serait fastidieux de la retaper ici. Il est cependant intéressant de noter que c'est la première comédie-musicale à introduire des thématiques de société, sombres, comme celui de la femme battue ou du suicide, et quelle marque un tournant dans les choix d'écriture de ces spectacles.

C'est à tous ces titres, qu'on peut en effet considérer que cette comédie musicale soit la plus marquante du XXème siècle. A ne pas rater donc, pour les amateurs du genre.

Carousel
au théâtre du Chatelet, place du Châtelet Paris 1er
du 18 au 27 mars 2013 à 20h, le dimanche à 16h
en anglais, surtitré. 
Durée 3h avec un entracte.
Tarifs : 20 à 90 euros
www.chatelet-theatre.com 

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