vendredi 15 juin 2012

Monumenta de Daniel Buren

Que penser de cette cinquième édition de la Monumenta ? Les avis sont mitigés. Avant de la visiter, j'avais aussi bien entendu des "c'est génial" que des "c'est le plus mauvaises de toutes". Alors j'ai décidé de me faire ma propre opinion.

Tout d'abord, j'avoue que je suis choquée par ce principe de mettre des millions d'euros (3 pour celle-ci) dans un opération à forte visibilité alors que des associations qui se battent au quotidien pour valoriser les artistes, les arts plastiques et l'art contemporain voient leur subvention se réduire d'année en année. Il y a vraiment deux poids, deux mesures, et je trouve très dommageable que, finalement, la seule vrai visibilité qu'ont les arts plastiques pour le tout public est celle-là. Mais revenons à l’œuvre de Buren.

Son œuvre s'appelle Excentrique(s), travail in situ. Il s'agit d'une structure formée de cercles transparent de couleur vive, posée sur des pilotis, à 3 mètres du sol. Cinq grand cercles en miroir sont posés au sol et reflètent la verrière, ou les visiteurs, puisqu'on peut marcher dessus.

A la réflexion, c'est plutôt une réussite. D'abord parce que c'est le seul des 5 artistes qui a vraiment travaillé in situ en prenant en compte dans sa création le Grand Palais, son architecture et ses particularités. Il a repris les courbes et les arrondis avec ces cercles. Il joue avec tous les niveaux du site : on passe en dessous - sorte de forêt multicolore, on la surplombe - elle devient mosaïque géante, on la voit à l'envers grâce aux miroirs... Et surtout il utilise la sublime luminosité changeante offerte par la verrière pour faire vivre son œuvre. Ensuite, avec ses couleurs vives, et se plafond bas, son œuvre humanise et rend moins monumentale cette grande nef vide. Et c'est justement ce paradoxe avec le titre de l'événement qui est intéressant. Enfin, c'est très ludique. L’œuvre, la luminosité, les reflets donnent envie de prendre des photos, de devenir soit même artiste, de se l'approprier et de communiquer sa vision de celle-ci.



Monumenta, Daniel Buren
Nef du Grand Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8ème

jusqu'au 21 juin 2012. 
Tarif 5 euros.


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