La queue devant la fondation Cartier montre bien combien l’œuvre de Ron Mueck intrigue. En effet, ces sculptures hyperréalistes, mais à l'échelle erronée, ne laissent pas indifférent.
On est accueilli par un gigantesque couple de personne âgées installées sous un parasol. Fasciné par la qualité des détail, le public scrute les moindres plis de peau, la moindre ride de ces géants. On est également touché par la tendresse qui s'échappe de cet instantané.
Toutes les autres sculptures sont à une échelle réduite, à l'exception d'un visage sommeillant, sorte de masque mortuaire (?) qui ouvre le sous-sol de l'exposition. Autour de chaque œuvre, on s'interroge sur la technique, on reste fasciné par l'hyperréalisme d'un regard, d'un geste ou d'un pli de peau, et on se raconte une histoire. Parce que toutes ces œuvres nous emmènent dans leur monde, comme cet homme qui semble allongé sur un matelas gonflable au milieu d'une piscine, mais qui est représenté crucifié sur un mur dans un halo de lumière. L'image semble au premier abord paisible, puis un mal être s'installe, le corps semble s'éloigner, partir à la dérive (d'où le titre de l’œuvre Drift).
Le parcours de visite se conclut par un film de 52' de Gautier Deblonde, qui a suivi l'artiste australien dans son atelier londonien, lors de la préparation de cette exposition. Le documentaire nous projette dans un monde où le temps semble tourner au ralenti. On se rend compte de l'ampleur de la tâche, des heures et des heures de travail, de la minutie et de l'exigence nécessaires. On n'en regarde qu'avec plus d'admiration ces sculptures.
Ron Mueck
du 16 avril au 27 octobre 2013
à la Fondation Cartier pour l'art contemporain
261 bd Raspail, Paris 14ème
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 21h. Nocturne le mardi jusqu'à 22h.
Plein tarif : 10,50 euros
www.fondation.cartier.com
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