jeudi 8 août 2013

Ron Mueck à la Fondation Cartier

La queue devant la fondation Cartier montre bien combien l’œuvre de Ron Mueck intrigue. En effet, ces sculptures hyperréalistes, mais à l'échelle erronée, ne laissent pas indifférent.

On est accueilli par un gigantesque couple de personne âgées installées sous un parasol. Fasciné par la qualité des détail, le public scrute les moindres plis de peau, la moindre ride de ces géants. On est également touché par la tendresse qui s'échappe de cet instantané.

Toutes les autres sculptures sont à une échelle réduite, à l'exception d'un visage sommeillant, sorte de masque mortuaire (?) qui ouvre le sous-sol de l'exposition. Autour de chaque œuvre, on s'interroge sur la technique, on reste fasciné par l'hyperréalisme d'un regard, d'un geste ou d'un pli de peau, et on se raconte une histoire. Parce que toutes ces œuvres nous emmènent dans leur monde, comme cet homme qui semble allongé sur un matelas gonflable au milieu d'une piscine, mais qui est représenté crucifié sur un mur dans un halo de lumière. L'image semble au premier abord paisible, puis un mal être s'installe, le corps semble s'éloigner, partir à la dérive (d'où le titre de l’œuvre Drift).

Le parcours de visite se conclut par un film de 52' de Gautier Deblonde, qui a suivi l'artiste australien dans son atelier londonien, lors de la préparation de cette exposition. Le documentaire nous projette dans un monde où le temps semble tourner au ralenti. On se rend compte de l'ampleur de la tâche, des heures et des heures de travail, de la minutie et de l'exigence nécessaires. On n'en regarde qu'avec plus d'admiration ces sculptures.

Ron Mueck 
du 16 avril au 27 octobre 2013
à la Fondation Cartier pour l'art contemporain
261 bd Raspail, Paris 14ème
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 21h. Nocturne le mardi jusqu'à 22h.
Plein tarif : 10,50 euros
www.fondation.cartier.com
 

lundi 5 août 2013

Eric Kayser

Difficile de trouver un brunch sympa, qui ne pratique pas des tarifs excessifs, à Paris. Et par ce beau temps, il faut aussi pouvoir s'installer en terrasse. Non contente des adresses que j'ai pu trouver sur les sites spécialisés, je suis partie le nez au vent vers Cour Saint-Emilion (Paris 12ème). Après un rapide coup d’œil sur les cartes de la dizaine de restaurants alentours, celle d'Eric Kayser a tout de suite attiré notre attention.

Il s'agit d'une formule à 25€ servie à table, en terrasse. Elle comprend une boisson chaude et un jus d'orange, une assiette sucrée, une assiette salée et une salade de fruit. Parmi la large sélection des thés Comptoirs Richard, j'ai choisi un thé vert parfumé Au temps des tsarines, parfait pour accompagner ce brunch. L'assiette sucrée comprend deux tartines et leur confiture, deux belles tranches de brioche maison (Petit rappel, Eric Kayser est un artisan boulanger, et ça se ressent sur le pain et les brioches. :)) et un verre de fromage blanc au coulis de fruit rouges. Si l'assiette sucrée est la même pour tout le monde, il est possible de choisir le mode de cuisson de ses œufs et le type de salade d'accompagnement. Je me suis régalée avec probablement les meilleurs œufs brouillés que j'aie jamais mangé. La mini tranche de bacon et la mini saucisse faisaient un peu pitié dans l'assiette mais finalement, on est repu. La salade tomate et fêta était bien rafraichissante (l'autre choix était une salade César) et on n'a plus faim lorsque la serveuse apporte la salade de fruit légèrement parfumée à la cannelle.

Excellent rapport qualité-prix. Je conseille vivement cette adresse pour les amateurs de brunch sans se ruiner.

Eric Kayser
41 cours Saint-Emilion, Paris 12ème 
Ouvert de 7h à 23h, 7 jours sur 7
Pour trouver leurs autres adresses à Paris et dans le monde : www.maison-kayser.com

samedi 3 août 2013

Le soleil se lèvera trois fois

Le festival Paris Quartier d'Eté propose chaque année une programmation originale et hétéroclite de spectacles payants ou gratuits dans des sites reconnus ou insolites en Ile-de-France.

L'été dernier, j'ai découvert, Rizoma, chorégraphie de Sharon Fridman, à 6h du matin sur l'esplanade du Trocadéro. Avec le lever de soleil pour décor, les soixante-dix danseurs créent des liens entre eux et avec la ville qui s'éveille tandis que le son des violoncellistes s'accorde avec les bruits de la nature non encore cachés par le vrombissement des moteurs. Une vrai découverte et un vrai coup de cœur. C'est donc sans hésitation que je me suis levée à 5h ce matin pour profiter de ce nouveau rendez-vous matinal.

Chloé Moglia. Paris Quartier d'Eté.
Lorsque je suis sortie de chez moi, il ne faisait plus tout à fait nuit mais pas encore tout à fait jour. C'est l'heure où les couleurs sont indéfinissables. Sortie du métro, le jour était là, mais le soleil ne pointait pas encore son nez à l'horizon. Pour ce nouveau projet, on est accueilli sur les nouvelles berges de Seine (au pied du musée d'Orsay) par les chants de la coréenne, Eun-Hye Jung (de l'ensemble Be-Being). Elle nous accompagne sous le pont de Solferino où Rocio Molina virevolte dans les marches.
Et c'est parti pour trente minutes d'une danse puissante et sensuelle. La danseuse flamenco montre une précision et une maîtrise impressionnante de son art. Le soleil fait son apparition et illumine la scène. Le vent fait vivre sa robe et accentue l'aspect sculptural de sa silhouette. Tous les éléments semblent s'être réunis exprès, pour rendre ce moment magique. Et il l'était. Elle nous conduit ensuite au pied d'une étrange potence plantée dans un parterre de sable.
C'est le troisième volet de ce programme d'exception. Chloé Moglia monte doucement à la force de ses bras sur son original trapèze fixe. Pendant près d'une demi heure, elle offre un ballet minimaliste, tout en force, grâce et lenteur, maintenue à la seule force de ses bras. Au-delà de la prouesse technique, ce corps volant, illuminé par les rayons dorés du soleil au dessus de Seine et avec comme arrière fond le Grand Palais, prolonge ce moment magique initié plus d'une heure avant aux prémices du jour.

Merci Paris Quartier d'Eté de nous offrir de telles pépites.  

L'association offrait ensuite le petit déjeuner. Mais c'était un trop dur retour à la réalité que de se retrouver à se faire bousculer par une foule affamée. Je n'en ai donc pas profité et j'ai prolongé mon plaisir en me promenant dans les rues désertes de Paris.

Un seul regret, ne pas avoir été assez réveillée ce matin pour me rendre compte qu'il n'y avait pas de carte mémoire dans mon appareil photo :-s Je ne peux donc pas partager visuellement ces beaux moments sur ce blog.

Le soleil se lèvera trois fois, 
avec Princesse Bari, Rocio Molina et Chloé Moglia,
les 2 et 3 aout 2013, à 6h
à l'emmarchement des Berges de Seine. Quai Anatole France, Paris 7.

Festival Paris Quartier d'été
du 14 juillet au 11 août 2013
www.quartierdete.com