mercredi 2 janvier 2013

Le thé, histoires d'une boisson millénaire

Le thé boisson trois fois millénaire, est la deuxième boisson la plus consommée dans le monde après l’eau.

En 2006, alors étudiante à l’I.E.S.A, nous avons organisé avec cinq amies et collègues-étudiantes une exposition sur la thématique du thé pour le château du Lude (72). Nous avions transformé le château pour faire voyager le visiteur au gré des routes du thé de la Chine à l’Europe et l’Afrique en passant par la Mongolie, le Japon, la Russie et les routes maritimes vers les Amériques.

C’est donc tout naturellement, lorsque j’ai entendu parler de l’exposition sur le thé au Musée Guimet, que j’ai souhaité m’y rendre pour me rendre de compte de la façon dont ils avaient traité le sujet.

Les ressemblances d’abord. Une zone interactive permet de toucher, sentir et observer diverses formes de thé. Le thé Guimet, mélange exceptionnellement réalisé pour l’exposition est proposé à la dégustation. Il s’agit d’un thé vert aux arômes d’agrumes, très doux au moment de la dégustation mais qui laisse une sensation râpeuse en bouche par la suite. Nous avions proposé le premier week-end des dégustations de divers thés et de glace au matcha. Dans les deux cas, l’exposition est introduite par une partie botanique qui rappelle que le théier fait partie de la famille des Camellia et que les différentes couleurs – blanc, bleu-vert (Oolong), vert, rouge ou noir – de thé ne correspondent pas à des plantes distinctes mais à des traitements singuliers (oxydation, fermentation, torréfaction) des feuilles. Plus étonnant, la charte graphique choisie – les couleurs du moins (vert pomme et rose fuchsia) – est la même…

Les différences maintenant. L’exposition au musée Guimet se concentre sur le pays originaire du thé, la Chine et y décrit les évolutions de sa consommation – bouilli, battu, puis infusé – à travers d’impressionnantes collections de céramiques et porcelaines dont les formes et les couleurs se sont adaptées aux mutations de la boisson. J’ai eu un coup de foudre pour une jarre à feuilles de thé chatsubo en grès à couverte dite « galuchat de raie » (Japon, XVIII-XIXè siècle) et une paires de coupes en forme de pêches en grès zicha ou sable pourpre de Yixing (Chine, époque Qing 1644-1911). Les passerelles vers les autres pays et son importance dans l’histoire du monde (la Boston Tea Party est un des événements déclencheur de la guerre d’Indépendance aux Etats-Unis, et le monopole chinois sur le commerce de thé est à l’origine de la guerre de l’opium avec le Royaume Uni) ne sont que rapidement évoqués sur les grands panneaux explicatifs.

A noter : ces grands textes d’introduction des salles (et des époques) sont quasiment tous répétés deux fois dans le même espace, ce qui permet d’éviter les attroupements qui bouchent souvent l’entrée des salles de n’importe quelle exposition. Encore faut-il se rendre compte que cette alternative existe et que le public l’utilise !
La première salle de l’exposition accueille une œuvre monumentale d’Ai Weiwei. Une tonne de thé compacté selon ce calibre du monde occidental contemporain réaffirme parfaitement à elle seule l’importance et l’universalité du thé.

Le thé : histoires d’une boisson millénaire
jusqu’au 28 janvier 2013

au musée Guimet, 6 place d’Iéna 75116 Paris. M° Iéna.
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi.
Plein tarif pour l’exposition : 8€
www.guimet.fr

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