mardi 8 janvier 2013

Salvador Dali au centre Pompidou

Autre exposition phare en ce moment, Dalì au Centre Pompidou jusqu'au 25 mars 2013. Il m'avait fortement été déconseillé de tenter de visiter l'exposition car tous ceux qui avaient essayé avant moi avaient renoncé à la vue des kilomètres de queue pour entrer dans le centre, puis pour accéder à l'exposition même, au dernier étage. En me renseignant sur l'exposition, j'ai découvert ce lien fort utile. Il s'agit d'un tableau précisant les horaires de visite conseillés. Il y était indiqué que le lundi après 17h la fréquentation était moyenne, et en effet, quand je me suis rendue au musée, lundi à 18h, pas de queue et un niveau de fréquentation très agréable dans les salles.



L'exposition est très complète avec plus de 120 tableaux, dessins, films et autres objets liés à l'artiste. L'espace d'exposition, très vaste, alterne des tableaux sagement accrochés au mur et des ilots réservés au petits formats et objets. Le découpage thématico-chronologique est très ouvert, et à l'inverse de la plupart des expositions où l'on suit un parcours imposé, chacun passe d’œuvre en œuvre selon son bon plaisir. Je ne suis pas une grande partisane de ce type de scénographie mais je la trouve particulièrement adaptée dans ce cas. On a l'impression de se perdre dans les méandres du cerveau de l'auteur. Ceux-ci sont d'ailleurs matérialisés dans la dernière salle d'exposition.

L’œuvre de Dalì en elle-même est protéiforme, folle, dérangeante, géniale ! A voir absolument.

Dalì
jusqu'au 25 mars 2013, 11h à 23h, sauf le mardi.
au Centre Pompidou, place Georges Pompidou, Paris 4ème
Plein tarif : 13 euros. Gratuit pour les moins de 26 ans.
www.centrepompidou.fr

lundi 7 janvier 2013

Edward Hopper au Grand Palais

A part quelques œuvres phares comme celle de l’affiche de l’exposition, Nighthawkes, je ne connaissais rien de l’œuvre de d’Edward Hopper. C’est donc par simple curiosité que je suis allée voir l’exposition qui se tient actuellement au Grand Palais, jusqu’au 28 janvier.

Tout d’abord, comment éviter la foule dans les salles et les longues heures de queue ? J’ai mis en pratique une technique qui a fait ses preuves et qui a encore prouvé son efficacité, s’y rendre deux heures avant la fermeture. C’est radical !



La scénographie est sobre. Des murs gris clair. Des grandes salles, sous découpées de petits alcôves qui accueillent ses petits formats, ses aquarelles ou ses gravures. Des entr’actes annoncés au néon dans des salles obscures, et qui proposent des projections géantes de ses illustrations ou des photographies de Philip Lorca di Corcia – dont le parallèle avec les œuvres du peintre ne m’a absolument pas convaincue.

En ordre chronologique, le premier étage de l’exposition retrace surtout ses sources d’inspiration au cours de ses années de formation avec des comparaisons avec ses contemporains. J’ai particulièrement été marquée par une peinture autoportrait datée de 1902 de Thomas Eakins, dont la vivacité du regard fait penser à une photo. En descendant d’un étage, on découvre ses œuvres emblématiques pour lesquelles il est le plus connu.
 

La technique est sûre et maitrisée. C’est beau, c’est bien fait, que ce soit ses illustrations, ses aquarelles, ses gravures ou ses peintures grands formats. Mais ce traitement « par technique », trop formel, choisi par le commissaire d’exposition empêche un peu de rentrer dans la psychologie de l’œuvre d’Edward Hopper. Ses œuvres sont puissantes par la banalité qui s’en dégage. Ses grandes maisons vides, ses personnages au spectacle, à l’hôtel, au bureau, au restaurent dégagent chacun une profonde tristesse, solitude ou ennui. Le traitement très tranché de la lumière et de la couleur accentue la violence interne et non exprimée des personnages. Et en ces temps de crise et d’incertitude que nous traversons, ces sentiments trouvent une résonnance en chacun de nous. D’où à mon sens, le succès de cette exposition.

Edward Hopper
RMN – Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower Paris 8ème. Entrée : Square Jean Perrin
Fermé le mardi. Lu 10h-20h, me, je, ve 10h-22h, sa et di 9h-22h.
Tarif : 12 euros
www.rmn.fr

dimanche 6 janvier 2013

Cabarets et arts forains

Dernier jour des vacances, même si j’ai repris le travail il y a déjà quelques jours. Alors pour prolonger la magie des fêtes, je vous conseille de regarder en replay sur pluzz « Signé Mireille Dumas » sur les cabarets de légende. C’est un très beau documentaire, intéressant, complet et bien documenté sur le monde de la féérie, des plumes et des paillettes.

Et pour compléter, ce voyage dans le monde du merveilleux, j’ai enfin (!) découvert le musée des Arts Forains. Il était temps c’était son dernier jour d’ouverture au grand public.

musée arts forains

Il se situe dans d’anciennes halles aux vins dans le quartier de Bercy (Paris 12ème). Le lieu est déjà un peu magique par lui-même. Mais quand on entre dans le musée, on est transporté dans un autre monde. En extérieur ou en intérieur, ce sont des velours, des décors, des costumes, des pièces de manège ou autres attractions foraines, des automates et autres curiosités qui attirent notre regard de toutes parts. Le musée est très spacieux, donc malgré la longue queue à l’entrée dès l’ouverture à 10h, la foule n’est pas oppressante et on peut bien profiter de tout. Car le plus agréable, c’est que c’est un musée vivant : comédiens et musiciens redonnent vie aux objets. Il est possible de participer à une course de serveurs ou de faire un tour de manège. Petits et grands y trouvent leur compte. Et dans les allées entre les halls, on est accueilli par des odeurs de barbe à papa et de vin chaud…

musée arts forains

musée arts forainsCette année, le musée accueillait une exposition de costumes de music-hall achetés lors de la vente aux enchères organisée suite à la fermeture des Folies Bergères en tant que cabaret. La boucle est bouclée puisque le reportage de Mireille Dumas sur les cabarets commence par cette même vente.

Musée des Arts Forains
53 avenue des terroirs de France, Paris 12ème M° Cour Saint Emilion
Le musée est ouvert toute l’année, sur réservation uniquement, pour les groupes à partir de 25 personnes. Il est possible de rejoindre un groupe pré constitué. Renseignements au 01 43 40 16 15
Tarif : 12€ pendant les fêtes, 14€ le reste de l’année.
www.arts-forains.com

mercredi 2 janvier 2013

Le thé, histoires d'une boisson millénaire

Le thé boisson trois fois millénaire, est la deuxième boisson la plus consommée dans le monde après l’eau.

En 2006, alors étudiante à l’I.E.S.A, nous avons organisé avec cinq amies et collègues-étudiantes une exposition sur la thématique du thé pour le château du Lude (72). Nous avions transformé le château pour faire voyager le visiteur au gré des routes du thé de la Chine à l’Europe et l’Afrique en passant par la Mongolie, le Japon, la Russie et les routes maritimes vers les Amériques.

C’est donc tout naturellement, lorsque j’ai entendu parler de l’exposition sur le thé au Musée Guimet, que j’ai souhaité m’y rendre pour me rendre de compte de la façon dont ils avaient traité le sujet.

Les ressemblances d’abord. Une zone interactive permet de toucher, sentir et observer diverses formes de thé. Le thé Guimet, mélange exceptionnellement réalisé pour l’exposition est proposé à la dégustation. Il s’agit d’un thé vert aux arômes d’agrumes, très doux au moment de la dégustation mais qui laisse une sensation râpeuse en bouche par la suite. Nous avions proposé le premier week-end des dégustations de divers thés et de glace au matcha. Dans les deux cas, l’exposition est introduite par une partie botanique qui rappelle que le théier fait partie de la famille des Camellia et que les différentes couleurs – blanc, bleu-vert (Oolong), vert, rouge ou noir – de thé ne correspondent pas à des plantes distinctes mais à des traitements singuliers (oxydation, fermentation, torréfaction) des feuilles. Plus étonnant, la charte graphique choisie – les couleurs du moins (vert pomme et rose fuchsia) – est la même…

Les différences maintenant. L’exposition au musée Guimet se concentre sur le pays originaire du thé, la Chine et y décrit les évolutions de sa consommation – bouilli, battu, puis infusé – à travers d’impressionnantes collections de céramiques et porcelaines dont les formes et les couleurs se sont adaptées aux mutations de la boisson. J’ai eu un coup de foudre pour une jarre à feuilles de thé chatsubo en grès à couverte dite « galuchat de raie » (Japon, XVIII-XIXè siècle) et une paires de coupes en forme de pêches en grès zicha ou sable pourpre de Yixing (Chine, époque Qing 1644-1911). Les passerelles vers les autres pays et son importance dans l’histoire du monde (la Boston Tea Party est un des événements déclencheur de la guerre d’Indépendance aux Etats-Unis, et le monopole chinois sur le commerce de thé est à l’origine de la guerre de l’opium avec le Royaume Uni) ne sont que rapidement évoqués sur les grands panneaux explicatifs.

A noter : ces grands textes d’introduction des salles (et des époques) sont quasiment tous répétés deux fois dans le même espace, ce qui permet d’éviter les attroupements qui bouchent souvent l’entrée des salles de n’importe quelle exposition. Encore faut-il se rendre compte que cette alternative existe et que le public l’utilise !
La première salle de l’exposition accueille une œuvre monumentale d’Ai Weiwei. Une tonne de thé compacté selon ce calibre du monde occidental contemporain réaffirme parfaitement à elle seule l’importance et l’universalité du thé.

Le thé : histoires d’une boisson millénaire
jusqu’au 28 janvier 2013

au musée Guimet, 6 place d’Iéna 75116 Paris. M° Iéna.
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi.
Plein tarif pour l’exposition : 8€
www.guimet.fr